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Croix de Lorraine – suite 1

2. LA CROIX DE LORRAINE DEPUIS LA NUIT DES TEMPS.

2.1. DEPUIS LA PRÉHISTOIRE.

Pour certains la Croix de Lorraine possède des origines très lointaines. A titre de curiosité signalons un idéogramme chinois très proche par sa forme et ayant le sens de  » renouveau « . Pour Monsieur Mesnil du Buisson on trouve le symbole à l’époque préhistorique :  » …. à la Ferrassie (Dordogne), en Espagne, dans les peintures du cauchal de las cabras pintadas, à las Batucas à l’époque azilienne « . Cependant les opinions divergent sur la représentation, pour Monsieur Baudouin :  » la ligne verticale représentait le méridien, la double barre correspond à deux lignes équinoxiales  » tandis que Monsieur Mesnil du Buisson y voit deux lignes solsticiales représentant le parcours du soleil, la traverse la plus courte le solstice d’hiver, la plus grande le solstice d’été. Dans cette dernière optique, la croix double représentait le cours de l’année avec son solstice d’hiver période de mort apparente et le solstice d’été époque de la renaissance et du renouveau.

Citons aussi le texte de François Charton :  » La croix double est un symbole universel que l’on retrouve sur les mégalithes bretons, en Amérique précolombienne, sur la 7ème lame du tarot (le chariot de guerre). Symbole de vie, de victoire brillante, lumineuse, de retour à la vie, c’est pourquoi la représentation byzantine de l’Anastassis montre toujours le Christ victorieux de la mort sortant du tombeau tenant une croix double. La branche verticale est généralement vue comme le lien au divin, les deux plans horizontaux peuvent être vus comme la double nature de l’homme humaine et divine, ying et yang, sublimation des effets destructeurs de la dualité. « .

2.2. A JÉRUSALEM.

Mais laissons là ces hypothèses qui sont là simplement pour souligner la puissance mystique du symbole pour nous intéresser à une piste plus vraisemblable : la Croix d’Anjou.

Intéressons-nous un moment à la forme proprement dite de la Croix du Christ. Elle est constituée du  » patibulus  » qui supportait le corps du supplicié et le  » titulus  » ou  » superscriptio « , pancarte qui était fixée sur la croix et qui indiquait les raisons de la condamnation. La représentation habituelle du  » titulus  » pour le Christ (que l’on voit sur la plupart des crucifix) est :  » INRI « , abréviation de  » Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum  » soit Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs. D’après certains écrits, cette planche devait être de grande dimension car elle aurait comporté non pas les initiales  » INRI  » mais le texte complet en trois langues : en hébreu, en grec, et en latin. En fait l’inscription en hébreu était probablement en araméen, langue parlée par les juifs de l’époque alors que l’hébreu était déjà une langue morte à l’époque du Christ. Ce texte, motif de la condamnation de Jésus scandalisait les juifs qui auraient voulu voir inscrit  » qui se dit Roi des Juifs « , mais Pilate qui n’était pas fâché d’humilier ses administrés indigènes, les renvoya avec le mot célèbre :  » ce qui est écrit est écrit « . Ce texte qui était assez long, fait pour être vu de loin, ne pouvait être inscrit que sur une grosse planche, ce qui explique la nécessité d’une traverse supplémentaire pour la soutenir.

L’origine de la Croix (dite aussi Croix de Jérusalem) remonte à 327 ou 328, des fouilles au Golgotha, lieu de crucifixion du Christ, amenèrent la découverte de trois croix. Une, celle de Jésus, se distinguant des deux autres par l’inscription de Pilate, fut divisée en deux parties (certains textes disent en dix neuf parties, cachées en plusieurs églises d’Orient afin d’échapper aux incendies et aux pillages). L’une de ces parties resta à Jérusalem, l’autre revint à l’empereur Constantin 1er à Constantinople. Toutes deux furent fragmentées. Les morceaux refluèrent vers l’Europe au fur et à mesure. Ils furent vendus, donnés ou volés.

Un des éléments de la Croix était une relique du Trésor de Sainte Sophie, mise en sûreté lors du sac de Constantinople en 1204. Gervais, patriarche de Constantinople, l’a remise à Thomas, évêque de Hiérapetra en Crète. Ce dernier la confia à Jean d’Alluye, croisé Angevin.

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