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Jeudi 7 novembre 1918

Fin des hostilités le 7 novembre.

Ma chère Janette.

Nous l’avons su avant vous et ben avant vous, devine quoi ?

La fin de la guerre parbleu !

En effet dès que le radiotélégramme est arrivé à la division c’est à dire le 7 à midi nous avons été mis au courant aussitôt. A ce moment-là nous partions faire une autre étape pour venir nous échouer dans un assez grand patelin à 10km de LAON et je te prie de croire que nous étions contents malgré la pluie qui tombait et que nous faisions beaucoup de bruit.

Nous ne sommes pas trop mal logés aujourd’hui, pour ma part je dispose pour cette nuit d’un assez bon lit et je sais que je dormirai.

Tous les poilus regrettent qu’il n’y ait pas de vin dans le village pour boire un bon coup à la victoire et à la paix.

Et maintenant quand nous lâchera-t-on ? (NB: Sera démobilisé seulement en 1919.) C’est ce que nous nous demandons tous. Nous avons eu beaucoup de veine de partir au repos à un aussi bon moment et d’y rester si longtemps ça nous a évité de dures fatigues.

C’est au milieu d’un pétard indescriptible que je fais cette lettre.

Je n’ai pas eu de vos nouvelles aujourd’hui. Très heureux de vous savoir en bonne santé, il en est de même pour moi. J’attends toujours mon mandat ; as-tu reçu la lettre sur laquelle je te disais de m’envoyer de l’argent? Je ne vois pas autre chose à te raconter pour aujourd’hui.

Recevez tous mes meilleurs baisers.

A bientôt peut-être et pour longtemps cette fois. Adieu ma chère Janette et reçois un million de caresses de ton mari qui t’aime bien.

Albin REVEL.

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