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Croix de Lorraine – suite 3

Arbre généalogique des Ducs de Lorraine
de René II à François III

3.2. ENFIN EN LORRAINE.

Le Bon Roi René Ier, contemporain de Jeanne d’Arc, attribua bien des mérites à la Croix, protectrice des armées françaises, notamment lors de la bataille de Vieil-Baugé en 1421, aux côtés des écossais. René n’était pas uniquement Duc d’Anjou, mais aussi roi de Jérusalem, d’Aragon, des Deux Siciles, de Hongrie, comte de Guise et de Provence. Sur toutes ses terres, la Croix à deux croisillons était connue comme faisant partie des armoiries du seigneur. On la retrouve sur de nombreux édifices construits sous l’autorité de René. A sa mort en 1430, sa fille, Isabelle, était déjà l’épouse de Charles II, duc de Lorraine. En 1431, Charles II mourut et Isabelle hérita du fief de Lorraine, où ne s’appliquait pas la loi Salique. La Croix d’Anjou devint par-là même la Croix de Lorraine.

La France libérée de sa lutte contre Albion, la Croix d’Anjou retrouva son abbaye de la Boissière, reconstruite par les moines après sa destruction pendant la guerre de Cent Ans. Mais en Lorraine, en 1476-77, le duc René II menait, à la tête de ses troupes, une lutte a priori inégale afin de résister aux assauts du puissant Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Les deux armées s’affrontèrent en 1477 lors de la bataille de Nancy. La résistance populaire des lorrains, associée aux suisses, rangés sous le drapeau du duché frappé de la Croix de Lorraine, eut raison des troupes bourguignonnes, lentes à se mouvoir et certaines de la supériorité de leurs bouches à feu. Charles le Téméraire y laissa sa vie, tué dans un marécage non loin du champ de bataille. La Croix était devenue symbole de résistance et de liberté.

En 1525, le fils de René II, Antoine, mena une campagne victorieuse et sanglante contre les paysans alsaciens, les « Rustauds ». La Croix, était là aussi le signe de ralliement des soldats lorrains.

La révolution française, menaça un temps la Croix qui failli être détruite, mais elle fut rachetée lors d’une vente publique organisée à Baugé par la jeune République et remise en place dans l’abbaye.

Au cours des siècles, la Lorraine avait fait de la Croix son emblème. Elle était omniprésente et les femmes en portaient même des reproductions sous forme de bijoux.

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